15 octobre 2009
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En ma qualité de journaliste, je me trouverais en porte-à-faux avec la déontologie et l’éthique de la profession ; en tant que cadre, ce serait trahir ma conscience et tromper l’opinion, que de vouloir entretenir cette apparence en continuant de donner l’impression d’une collaboration dont la réalité ne s’est jamais vérifiée dans les faits.
Abdoulaye Condé Conseiller chargé de la Communication et des NTIC à la Présidence de la République
Conakry, le 15 octobre 2009
A Son Excellence
Monsieur le Président de la République,
Chef de l’Etat/ Directrice du Cabinet
Objet : Démission
Excellence Monsieur le Président,
Je viens par la présente vous rendre ma démission des fonctions de 1er Conseiller, chargé de la Communication et des NTIC à la Présidence de la République que j’occupais depuis le 14 janvier 2009.
Tout en vous remerciant, Monsieur le Président, de la confiance placée en ma modeste personne en me choisissant parmi tant de compétences, je suis au regret de constater, dix mois après, que les conditions n’ont pas été créées ni les moyens réunis pour me permettre d’exercer et d’agir efficacement dans le sens des espérances que suscitaient ma nomination. Les nombreuses Notes techniques proposant un programme et les règles d’une politique de communication maitrisée et productive n’ont jamais été suivies. Des personnes sans statut, et pour des intérêts mesquins et égoïstes, s’improvisant communicants alors qu’elles n’avaient ni la formation, ni la qualité encore moins le talent pour prétendre jouer ce rôle, ont œuvré à cultiver une image peu reluisante du chef de l’Etat guinéen. Par rapport à la position officielle qui est la mienne, j’avoue vivre comme un drame personnel les effets désastreux de ce mercantilisme impitoyable et dégradant.
Après avoir vainement gardé l’espoir d’une éventuelle normalisation et amélioration de l’environnement de travail, seules voies capables de rectifier le tir et corriger l’image de la haute institution présidentielle que vous incarnez, je suis arrivé aujourd’hui à la regrettable conclusion qu’il n’y a aucune autre alternative pour moi que celle de rendre le tablier.
Par ailleurs, Monsieur le Président, en acceptant ma nomination, j’étais particulièrement heureux de contribuer à vos côtés à la réalisation de certaines valeurs explicitement contenues dans l’acte de prise du pouvoir par le CNDD et souvent réitérées dans vos discours : L’instauration d’un Etat de droit, la promotion et la défense de la démocratie, des libertés et des droits humains, la culture de la bonne gouvernance, la fin de l’impunité, la lutte contre la corruption, l’organisation d’élections transparentes et crédibles…
Ces valeurs, Monsieur le Président, sont celles qui ont animé ma conscience professionnelle et alimenté ma plume jusqu’au jour de ma nomination, le 14 janvier 2009, au poste de premier conseiller en charge de votre communication. Elles sont celles pour lesquelles je me suis battu durant ma carrière de journaliste et auxquelles je continue de croire fermement. Hélas, les derniers événements du 28 septembre 2009, constituent, à mon humble avis, au nom du patriotisme, de l’honnêteté et de la sincérité toujours prônées dans vos déclarations, une autre raison de me démettre d’une fonction dont les apparences exposent son occupant aux fâcheuses conséquences des dégâts provoqués par l’improvisation, l’amateurisme et la fuite en avant.
En ma qualité de journaliste, je me trouverais en porte-à-faux avec la déontologie et l’éthique de la profession ; en tant que cadre, ce serait trahir ma conscience et tromper l’opinion, que de vouloir entretenir cette apparence en continuant de donner l’impression d’une collaboration dont la réalité ne s’est jamais vérifiée dans les faits.
Je souhaite que cette démission, qui ne se veut ni sensationnelle ni alarmiste, serve de sonnette d’alarme et attire votre attention sur le malaise et le désoeuvrement dans votre cabinet. Aussi, comme je l’ai déjà écrit et publié lors des cent jours de votre avènement à la tête de l’Etat guinéen, mon souhait demeure que vous rentriez dans l’histoire de ce pays, que vos enfants et petits enfants soient vus dans cinquante ans, cent ans, comme les descendants de celui qui a instauré la vraie démocratie en Guinée.
Dans l’espoir que vous comprendriez le déchirement qui est le mien en franchissant aujourd’hui ce pas, cette difficile décision, je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président, en l’expression de mon dévouement citoyen.
Que le TOUT PUISSANT ALLAH guide votre inspiration et protège la Guinée. AMEN
Conakry, le 15 octobre 2009
A Son Excellence
Monsieur le Président de la République,
Chef de l’Etat/ Directrice du Cabinet
Objet : Démission
Excellence Monsieur le Président,
Je viens par la présente vous rendre ma démission des fonctions de 1er Conseiller, chargé de la Communication et des NTIC à la Présidence de la République que j’occupais depuis le 14 janvier 2009.
Tout en vous remerciant, Monsieur le Président, de la confiance placée en ma modeste personne en me choisissant parmi tant de compétences, je suis au regret de constater, dix mois après, que les conditions n’ont pas été créées ni les moyens réunis pour me permettre d’exercer et d’agir efficacement dans le sens des espérances que suscitaient ma nomination. Les nombreuses Notes techniques proposant un programme et les règles d’une politique de communication maitrisée et productive n’ont jamais été suivies. Des personnes sans statut, et pour des intérêts mesquins et égoïstes, s’improvisant communicants alors qu’elles n’avaient ni la formation, ni la qualité encore moins le talent pour prétendre jouer ce rôle, ont œuvré à cultiver une image peu reluisante du chef de l’Etat guinéen. Par rapport à la position officielle qui est la mienne, j’avoue vivre comme un drame personnel les effets désastreux de ce mercantilisme impitoyable et dégradant.
Après avoir vainement gardé l’espoir d’une éventuelle normalisation et amélioration de l’environnement de travail, seules voies capables de rectifier le tir et corriger l’image de la haute institution présidentielle que vous incarnez, je suis arrivé aujourd’hui à la regrettable conclusion qu’il n’y a aucune autre alternative pour moi que celle de rendre le tablier.
Par ailleurs, Monsieur le Président, en acceptant ma nomination, j’étais particulièrement heureux de contribuer à vos côtés à la réalisation de certaines valeurs explicitement contenues dans l’acte de prise du pouvoir par le CNDD et souvent réitérées dans vos discours : L’instauration d’un Etat de droit, la promotion et la défense de la démocratie, des libertés et des droits humains, la culture de la bonne gouvernance, la fin de l’impunité, la lutte contre la corruption, l’organisation d’élections transparentes et crédibles…
Ces valeurs, Monsieur le Président, sont celles qui ont animé ma conscience professionnelle et alimenté ma plume jusqu’au jour de ma nomination, le 14 janvier 2009, au poste de premier conseiller en charge de votre communication. Elles sont celles pour lesquelles je me suis battu durant ma carrière de journaliste et auxquelles je continue de croire fermement. Hélas, les derniers événements du 28 septembre 2009, constituent, à mon humble avis, au nom du patriotisme, de l’honnêteté et de la sincérité toujours prônées dans vos déclarations, une autre raison de me démettre d’une fonction dont les apparences exposent son occupant aux fâcheuses conséquences des dégâts provoqués par l’improvisation, l’amateurisme et la fuite en avant.
En ma qualité de journaliste, je me trouverais en porte-à-faux avec la déontologie et l’éthique de la profession ; en tant que cadre, ce serait trahir ma conscience et tromper l’opinion, que de vouloir entretenir cette apparence en continuant de donner l’impression d’une collaboration dont la réalité ne s’est jamais vérifiée dans les faits.
Je souhaite que cette démission, qui ne se veut ni sensationnelle ni alarmiste, serve de sonnette d’alarme et attire votre attention sur le malaise et le désoeuvrement dans votre cabinet. Aussi, comme je l’ai déjà écrit et publié lors des cent jours de votre avènement à la tête de l’Etat guinéen, mon souhait demeure que vous rentriez dans l’histoire de ce pays, que vos enfants et petits enfants soient vus dans cinquante ans, cent ans, comme les descendants de celui qui a instauré la vraie démocratie en Guinée.
Dans l’espoir que vous comprendriez le déchirement qui est le mien en franchissant aujourd’hui ce pas, cette difficile décision, je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président, en l’expression de mon dévouement citoyen.
Que le TOUT PUISSANT ALLAH guide votre inspiration et protège la Guinée. AMEN
Abdoulaye CONDE
Journaliste